Assez

 

moi jardin

Bonjour!

Aujourd’hui, j’avais le goût de vous parler d’un concept qui me trotte dans la tête depuis des semaines. Cet article n’ira probablement nulle part, mais je voulais mettre mes pensées par écrit dans l’espoir que mon cerveau accepte de passer à un autre sujet. 😉

Comme je m’intéresse au minimalisme et à l’idée d’une indépendance financière précoce, j’entends souvent le terme «assez». Au final, ces deux mouvements ont pour but d’amener les gens à réfléchir à leurs actions pour se libérer d’un moule dans lequel nous embarquons de façon quasi automatique à l’âge adulte. Nous sommes conditionnés dès notre plus jeune âge à la croissance promue par un système capitaliste. Ça nous en prend toujours plus. Par exemple, enfants, nous étions en adoration devant notre poupée Barbie ou notre nouveau camion qui avaient dû coûter une vingtaine de dollars à nos parents. À l’adolescence, on préfère les lecteurs mp3, les cellulaires, les consoles de jeux vidéos, etc. On vient de changer de braquette de prix pas à peu près. Une fois adulte, on s’achète un ordinateur portable, de l’équipement pour tous les sports qui nous intéresse, une voiture, etc. Par la suite, plus notre salaire augmente, plus on se «gâte». Fini la Civic usagée de nos années de collège, on veut un VUS neuf qui pourra accommoder toute la famille (même si une famille de quatre rentre généralement sans problème dans une Civic). Fini aussi la vie d’appartement, on veut une grande maison au goût du jour avec une piscine et une deuxième voiture. On veut toujours plus parce que c’est la norme et que c’est fortement encouragé par notre modèle économique et la publicité. «Parce que je le vaux bien»… Ça vous dit quelque chose?

Ce sont des choix qu’on remet rarement en question parce que c’est ce que tout le monde fait autour de nous. Et il n’y a rien absolument rien de mal si c’est la vie à laquelle on aspire, mais je pense qu’il est important que tout le monde se pose la question Pourquoi? et, aussi, de connaître son Assez. Pourquoi est-ce que je veux une plus grande maison? Une voiture de l’année? Un bbq assez grand pour nourrir un bataillon? Une collection de chaussures à rendre jalouse Carrie Bradshaw? Un chalet, un bateau, un cellulaire nouvelle génération, un appareil photo professionnel, des voyages exotiques à tous les ans, etc.? Est-ce qu’à un certain moment, je serai satisfaite de mon niveau de vie ou je voudrai toujours plus?

Parce que si je cherche toujours à posséder plus, j’ai forcément besoin que mon salaire suive cette inflation. Bien évidemment, c’est important d’être payé à sa juste valeur et équitablement, mais ai-je vraiment besoin de plus? Un poste plus payant vient souvent avec plus de responsabilités et/ou plus d’heures de travail. Je suis pas mal certaine que la grande majorité d’entre nous, si quelqu’un nous demandait de lister nos priorités, la famille arriverait au top de la liste. Pourquoi alors choisir un emploi qui nous en éloigne 60 heures par semaine? Pour payer la grosse maison, les deux voitures et la nouvelle piscine? Et si, au contraire, je réduisais mon niveau de vie pour me permettre de travailler à temps partiel et profiter plus de ma famille?

Honnêtement, je ne m’étais jamais questionné là-dessus avant la trentaine. J’ai toujours vécu sous mes moyens, même lorsque je gagnais 25 000$/année. Comme j’étais pigiste, c’était normal pour moi d’économiser au cas où je mettrais plusieurs mois à me trouver un nouveau contrat. La seule chose que je me suis permise de faire après 9 ans sur le marché du travail c’est d’habiter seule plutôt qu’en colocation. Un luxe qui faisait du bien ahah! Par contre, une fois en couple, plutôt que de profiter du fait qu’on pourrait économiser bien davantage en gardant le statut quo, on a loué un plus grand appartement et une voiture neuve. On en a profité en masse, mais, avec le recul, je réalise que ce n’était pas nécessaire. Maintenant, je réfléchis à mon Pourquoi? et mon Assez avant de prendre une décision, aussi petite soit-elle. Par exemple, combien de sortes de thé avez-vous dans vos armoires? Antonin et moi avons décidé qu’un thé noir, un chaï, un thé vert et une tisane étaient suffisants. Pas besoin de dépenser plus pour un breuvage qu’on sirote max une fois par semaine. Même chose pour les pâtes, j’ai des pennes, du spaghetti et des pâtes à lasagne et c’est tout. J’ai le même système pour les types de grains, de farine, de noix, etc. Ça peut sembler stupide de limiter des aliments comme ça, mais ça me permet d’éviter le gaspillage alimentaire (donc je sauve des sous) et de pouvoir caser tout ça dans une petite cuisine (ce qui me fait économiser sur le nombre de pieds carrés dont j’ai besoin).

Quand j’ai le goût de m’acheter un nouveau gadget culinaire (mettons les air fryer ou les instant pot qui font fureur dernièrement), je me demande si ma grand-mère avait ça dans ses armoires pour nourrir sa famille de 14. Je suis pas mal certaine qu’elle se contentait de casseroles normales. Je me suis départie de mon grill à panini, mon gaufrier, mon extracteur à jus et ma machine à pain dans les dernières années. Je n’aurais jamais pu rentrer tout ça dans notre petit condo. Est-ce que ça vaut la peine d’habiter dans plus grand juste pour avoir le plaisir de faire des frites à l’air? Nope. Mon four me fait de super belles patates rôties, ça prend juste un peu plus de temps.

Dans les dernières semaines, je me suis posée la question pour à peu près tout ce qu’il y a dans ma vie. What is enough? Qu’est-ce qui est «assez» pour moi? Si j’avais une augmentation de salaire de 100% demain matin, qu’est-ce que je changerais? Probablement qu’on aurait gardé la voiture, mais sinon, je ne changerais rien. Je ne déménagerais pas dans plus gros, je ne m’achèterais pas plus de vêtements et je n’irais pas dans des restos plus fancys. La seule chose que ce surplus d’argent me permettrait d’acheter, c’est du temps. J’essaierais de négocier un 4 jours/semaine et/ou 5 semaines de vacances par année à mes frais. J’adore mon travail, mais avoir du temps de qualité avec mon chum et ma famille, c’est plus important.

Le beau côté de tout ça, c’est que ça met en lumière à quel point je suis chanceuse et privilégiée d’avoir déjà tout ce que j’ai. J’ai tellement de gratitude pour la vie que je mène que je peine à y croire. Est-ce que j’ai besoin de plus? Non, j’ai assez, merci. 🙂

Merci d’avoir pris le temps de lire sur mes grands questionnements existentiels ahah! N’hésitez pas à ajouter à ma conversation mentale dans les commentaires.

Bonne journée!

alexe