Bonjour!
Samedi dernier, j’ai eu la chance d’assister à un atelier présenté par Guy Thibault, Ph.D. en physiologie de l’exercice, intitulé Lipoxmax : mythe ou réalité? Ce dernier a collaboré avec François Perronet et Jonathan Tremblay de l’Université de Montréal pour faire la lumière sur cette idée véhiculée dans la littérature scientifique selon laquelle il existerait un pourcentage de l’effort où l’on brûlerait plus de graisses que de lipides, amenant donc une perte de poids plus importante. Ils ont récemment présenté le fruit de leurs recherches dans un article pour le magazine Sport et vie.
Mais qu’est-ce que le Lipoxmax en fait?
Tout d’abord, il faut comprendre que le créneaux de la perte de poids et de la mise en forme est payant, très payant. En Amérique comme en Europe, les gens veulent perdre du poids et sont prêts à croire n’importe quoi pour accélérer le processus ou pour rendre la démarche plus facile. Une tite pilule pour accélérer le métabolisme? Un thé amincissant? Une gélule pour couper les rages de sucre? Des régimes aux pamplemousses et des détox au jus de citron et sauce piquante? Sérieusement, on est prêt à tout avaler (dans les deux sens) pour perdre quelques kilos…
Alors voilà, en France, des gens payent une fortune en tests de laboratoire pour savoir à quel pourcentage d’effort ils brûlent un plus grand ratio lipides/sucres. Parce que, évidemment, ce sont les graisses accumulées que l’on souhaite voir disparaître, non?
Je n’entrerai pas dans les faits scientifiques ici, je vous invite à vous procurer le magazine pour avoir les détails, mais en bref, on peut savoir quel est le pourcentage de lipides brûlés par rapport aux glucides en mesurant les gaz expirés lors d’une activité physique. Ce test est très coûteux (250 euros) et, comme Guy Thibault et ses collègues l’ont prouvé, tout à fait inutile…
Pourquoi le Lipoxmax est une gamique?
Pour quatre raisons :
1) Le Lipoxmax ne se démarque pas sur la courbe de consommation des lipides. La population en générale brûle plus de lipides en s’activant de 55% à 75% de leur effort maximale. Entre les deux, on bouge d’à peine 10% sur l’échelle d’oxydation des lipides. 10%? 250 euros pour 10%? Je vais vous lancer un chiffre au hasard pour 2 fois moins. J’accepte tous les modes de paiement. 😉
2) Le Lipoxmax varie selon votre forme physique, votre niveau de fatigue, votre alimentation, etc., alors, à moins de revivre le jour de la marmotte comme Bill Murray, le test que vous aurez fait le lundi ne sera déjà plus bon le mardi. Euh, j’ai mentionné que je prenais tous les modes de paiement hein?
3) Le plus important selon moi et quelque chose que j’ai compris il y a longtemps selon mes différentes lectures : notre corps continue de brûler des calories bien APRÈS un entraînement. Selon les plus récentes recherches, si on brûle plus de lipides durant une activité à intensité moyenne, notre corps compensera en en brûlant moins le reste de la journée. Notre organisme tient à ses lipides, se sont ses plus grands protecteurs! Il ne sait pas lui qu’on a un surplus de graisses à cause du McDo dans la tour à bureaux d’à côté, il fait ses réserves pour les jours où on n’arrivera pas à mettre la main sur un mammouth (il ne comprends pas vite vite notre organisme). Il est donc excessivement difficile de se débarrasser de nos graisses superflues. Oui, je sais, bouh… Également intéressant à savoir, les activités de moyenne intensité n’accélèrent pas notre métabolisme de base donc on cesse de brûler des calories dès qu’on débarque de la machine. Double bouh…
4) Finalement, l’expérience prouve que le Lipoxmax c’est de la foutaise! Des chercheurs ont comparé la perte de poids de deux groupes d’obèses qu’on avaient mis à l’exercice. Le groupe qui faisait un court entraînement en intervalles de haute intensité (où l’on brûle plus de glucides) a perdu plus de poids que le groupe qui faisait de long entraînement à moyenne intensité. L’important finalement, c’est le nombre de calories brûlées, pas d’où viennent ces calories. De plus, les activités par intervalles activent notre métabolisme donc on continue de brûler des calories pendant des heures et des heures!
«Attends Alexe, tu es en tain de me dire que, si je passe moins de temps au gym, je vais perdre plus de poids?» Oui oui, c’est prouvé! Bon, il faut se défoncer avec des intervalles mais après, on peut aller lire les archives de Mama Pea pendant des heures! Ou faire autre chose de plus constructif aussi…
Ce n’est pas pour rien que je vous présente sans arrêt mes work-outs par intervalles! Ça a fonctionné pour moi en tout cas! Attention par contre, si vous n’avez pas bouger votre popotin depuis que les oranges ne sont plus uniquement réservées aux bas de Noël, allez-y mollo au début… Pas d’intervalles trop intenses pour vous pour le moment!
Il y aurait tellement d’autre chose intéressantes à mentionner sur la perte de poids et sur les croyances populaires qui s’y rattache mais il est temps que j’aille faire mes propres intervalles!
Bonne journée!
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