Est-ce que je reviendrais en arrière?

Bonjour à tous!

Pas de photo de délicieux repas ni de nouvelles recettes pour vous aujourd’hui mais plutôt la deuxième partie de ma réponse à la grande question qui m’a été posée pendant le temps des Fêtes : «Comment es-tu devenue végétalienne?».

Finalement, c’est plutôt en trois segments que je finirai ce roman fleuve sur ma transition vers le végétalisme.

Avant de débuter, je voudrais que vous me promettiez que, si vous décidez de poursuivre votre lecture, vous vous rendrez jusqu’à la conclusion. Au pire, commencez par la fin.

Donc, sans plus attendre, est-ce que je reviendrais en arrière? Pourrais-je abandonner ma diète végétalienne et manger un burger de boeuf au barbecue familial annuel ou une portion de dinde au Jour de l’An?

Non.

À la suite de mon défi d’un mois végétalien en juin 2010, j’ai fait le choix de rester végétalienne pour trois raisons et, si l’une d’elles faiblit dans mon esprit pendant quelques minutes (à la vue d’un savoureux brownie non-végétalien par exemple), les deux autres sont là pour me convaincre que j’ai fait le bon choix.

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Raison #1 : La planète

Il serait utopique de ma part d’espérer que l’ensemble de la population mondiale se convertisse au végétalisme. Je fais ma part du mieux que je peux en espérant que ma goutte dans l’océan inspire des gens et amène des répercussions positives.

Je ne veux pas être alarmiste mais les faits sont là : nous sommes en train de tuer notre belle planète bleue à vouloir produire du boeuf, du porc et du poulet pour nourrir 7 milliards d’humains. En plus d’entraîner un  énorme gaspillage d’eau et d’énergie, la production de viande est liée à la dégradation des sols, à la déforestation (des forêts tropicales entre autres), à la contamination des eaux et à l’effet de serre. De plus, si toutes les céréales cultivées pour nourrir le bétail américain étaient plutôt consommées par les hommes, nous pourrions nourrir 800 millions d’êtres humains.

Lorsque l’on quitte la maison, on trouve normal de fermer les lumières, non? Et quand on fait la vaisselle, laisse-t-on l’eau couler inutilement? Maintenant presque tout le monde utilise des sacs réutilisables pour l’épicerie et recycle le verre, le papier et le métal. Depuis des années, on se fait répéter que chaque geste compte. Toutefois, on continue à encourager les plus grands pollueurs de la planète en posant le geste le plus naturel qui soit : en mangeant, tout simplement.

Maintenant, la grande majorité de la viande qui se retrouve sur les tablettes de nos épiceries a été produite en usine de A à Z. Oubliez votre bon ami George le fermier qui a une trentaine de vaches dans sa belle grange en bois rouge. Pour nourrir la planète, il faut de grands moyens et plusieurs producteurs les ont pris au détriment de l’environnement.

Sans vouloir être vulgaire, avez-vous déjà pensé à combien de fumier peut produire des milliers et des milliers de têtes de bétail? Ça s’en va où tout ça? Ça s’infiltre dans le sol… Et puisque les troupeaux sont traités aux hormones et aux antibiotiques, ça contamine les champs et l’eau y circule. Et l’eau continue tout bonnement son chemin au champs voisin puis au champs voisin et voilà, c’est partout.

Des centaines d’études scientifiques ont été faites sur le sujet, des dizaines de livres ont été publiés, des milliers de sites Internet beaucoup plus spécialisés que le mien en la matière sont en ligne et n’attendent qu’une seconde de votre intérêt pour vous renseigner sur toutes les répercussions que la production de viande au 21e siècle a sur notre belle planète Terre.

Dans mon blogroll, vous trouverez le très éducatif blogue d’Élise, Penser avant d’ouvrir la bouche, où elle discute éthique et alimentation. Le site de l’Association végétarienne de Montréal est également une mine d’informations et un lieu d’échange et de communication entre végés. Bref, il suffit de quelques cliques pour être mieux informé. Pour ceux qui auraient un peu plus de temps à consacrer à la lecture, voyez la première partie de cette saga (Mon cheminement personnel) pour mes recommandations.

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Raison #2 : Les animaux

Au risque de me faire lancer des pierres, je vais être tout à fait honnête envers vous : je ne suis pas une amoureuse des animaux. Je n’ai jamais eu ni chien, ni chat et je n’ai jamais cajolé le hamster que ma famille a hébergé quelques mois. Je m’extasie comme toutes les filles devant un chiot ou un chaton super mignon, mais s’il-vous-plaît, ne me le mettez pas dans les bras, je n’aurai aucune idée quoi faire avec…

Cela étant dit, ce n’est pas parce que je n’ai pas envie de donner un bec à un poussin que j’ai le goût de le découper sa maman en morceaux pour dévorer goulûment ses ailes rôties.

Malheureusement, je crois que de nos jours, beaucoup de gens ne prennent pas réellement conscience de ce qu’il y a dans leur assiette. La poitrine de poulet toute blanche avec une sauce à l’érable qui gît dans votre assiette était attachée à un vrai poulet qui respirait il n’y a pas trop longtemps. Un poulet qui éprouvait des sentiments comme la peur, la faim, le plaisir, etc.

La boulette dans votre hamburger, c’était la fesse d’une grosse vache dodue qui broutait tranquillement sa ration de foin (et d’hormones) la semaine dernière. Avec ses beaux grands yeux doux, elle faisait battre tous les coeurs… Miam. Du ketchup avec ça?

La première fois qu’on a comparé mon morceau de poulet à une carcasse, j’ai fermé les yeux et j’ai refusé d’y croire. Finalement, j’ai fini par faire le lien. Je mangeais un être vivant, mort. Si c’était un chien que je mangeais, tout le monde trouverait ça inacceptable (sauf peut-être quelque part en Asie). Pourquoi est-ce différent pour le boeuf, le poulet, le porc et le poisson? Qui suis-je pour décider qui meurt et qui vie?

Oh, et parlons-en de «vie». Les conditions dans lesquelles la majorité des animaux d’élevage sont élevés sont abominables. Les veaux sont séparés de leur mère à la naissance (imaginez le déchirement), les poules pondeuses sont tellement serrées les unes contre les autres qu’elles finissent par s’entretuer (vous étoufferiez à deux dans un un et demi alors imaginez) et les poules qu’on élèvent pour la viande sont tellement grosses à la suite des injections d’hormones que leurs petites pattes s’affaissent sous leur poids. Beaucoup de vaches laitières restent enchaînées à leurs tuyaux sans jamais voir la lumière du jour. Une fois que leur production de lait diminue, allez hop ma belle, merci pour tes bons services, vas donc te reposer à l’abattoir…

Je pourrais enchaîner les exemples à plus finir ici mais je crois que vous voyez le portrait. Si vous voulez quelque chose de plus graphique, Food Inc. est pour vous. J’ai fait la critique de ce film ici.

 

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Raisons #3 : Ma santé

J’ai commencé à m’intéresser à la nutrition il y a environ trois ou quatre ans. Les effets de mes entraînements étaient de plus en plus visibles, autant au niveau physique que psychologique, et j’étais fascinée par la transformation. Simplement en changeant un peu mes habitudes de vie, j’étais devenue une autre personne. Pleine d’énergie, bien dans sa peau (allo bikini!), confiante, etc. J’étais curieuse de pousser plus loin ma transformation santé.

J’ai commencé par le Le Guide de l’alimentation équilibrée de Vidal suivi du livre Nutrition for life de Catherine Saxelby. Bien qu’aucun de ces deux ouvrages ne touchent au végétalisme, je dois quand même les créditer de m’avoir introduit au concept des protéines, lipides, glucides et autres micro-nutriments.

Par la suite, quand j’ai entamé la lecture de Skinny Bitch et de The Food Revolution, j’étais en mesure  d’apprécier certaines notions de nutrition plus complexes.

Ce qui m’a le plus frappé dans mes lectures c’est l’information sur le lait. Saviez-vous que nous sommes les seuls êtres vivants à consommer du lait maternel (d’une autre espèce de surcroît) après la période de la petite enfance? Le lait est créé pour faire engraisser. Rapidement. C’est la raison pour laquelle les bébés en ont tant besoin. Une fois l’enfance atteint, l’homme n’a plus besoin de lait. Pas plus celui de la vache que celui de sa mère. Où vais-je trouver mon calcium si je cesse de boire du lait me demanderez-vous? En fait, les protéines du lait entraînent une perte de calcium. Les pays qui consomment le plus de produits laitiers sont également les pays qui dénombrent le plus de cas d’ostéoporose dans le monde. Faites le lien.

Plusieurs bénéfices sont associés à l’alimentation végétalienne. Entre autres, étant très faible en gras saturés et en cholestérol, elle permet de réduire de façon impressionnante le taux de mauvais cholestérol et de triglycérides sanguin, cause importante des maladies cardiaques, de l’hypertension et de diabète. De plus, grâce aux fibres, aux antioxydants, aux vitamines et aux minéraux qui abondent dans la diète végétalienne, les risques d’affections chroniques et dégénératives telles que les maladies cardio-vasculaires, le cancer, le diabète, l’obésité, l’ostéoporose, les maladies de la vésicule biliaire et l’hypertension diminuent.

Toutefois, il est important de mentionner que le végétalisme n’est pas une sinécure. Il est possible de mal s’alimenter autant en suivant un régime entièrement composé de produits du règne végétal qu’en mangeant la diète nord-américaine «normale». Frites, croustilles, boissons gazeuses, plats préparés, crème glacée, etc., les exemples de malbouffe abondent d’un côté comme de l’autre. Il est donc très important de s’informer des meilleures sources de nutriments, de vitamines et minéraux. Avec les bons atouts en main, les carences ne devraient pas se produire. Les livres Becoming Vegan et The Thrive Diet ainsi que le blogue Choosing Raw m’ont récemment fait découvrir de nouveaux super aliments et de nouvelles manières de les apprêter. J’en apprends encore chaque jour sur les façons d’optimiser ma diète. Il me tarde de partager toutes ces nouveautés avec vous!

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En conclusion

Il y aurait tellement à dire sur le sujet que j’ai l’impression d’être passé à côté de beaucoup de choses essentielles, mais le temps me manque (déjà 5 heures que je planche sur cet article)…

J’ai longuement hésité à écrire cet article. Premièrement, je ne suis ni scientifique ni nutritionniste, donc ce qui se trouve plus haut est uniquement le fruit de mes lectures ou encore mes opinions personnelles. Deuxièmement, j’ai horreur des gens qui jugent la diète des autres. Aucun membre de ma famille ou aucun de mes amis proches n’est végétarien. Je ne cuisinerais pas de viande pour personne, mais je suis capable de manger en présence d’omnivores. Je ne commencerais jamais à prêcher les bienfaits du végétalisme à ceux qui n’y trouvent aucun intérêt. Si on me pose une question, j’y réponds mais, généralement, je me contente de donner une version courte puisque les gens questionnent généralement plus par politesse que par réelle curiosité.

Je me suis donc permis de supposer que, puisque vous lisez mon blogue, vous êtes curieux ou déjà adepte du régime végétalien. En espérant n’avoir offusqué personne avec mes propos. Je vous aime tous égal, que vous mangiez du poulet ou pas. 🙂

Restez des nôtres, éventuellement (voir, lorsque j’aurai un après-midi à consacrer à l’écriture) je vous ferai part de mes limites quand il s’agit de végétalisme. Car j’ai beau y croire à 100%, ma santé mentale passe avant tout.

Peace.